Ouvre-toi !
Oui, ouvre-toi au Christ, car lui seul peut faire entendre les sourds et parler les muets !
La plupart de nos maux, même physiques, viennent d’un repli sur nous-mêmes, d’une fermeture de notre esprit et de notre cœur à la relation qui nous est offerte avec le monde extérieur. Il y a des gens qui se laissent mourir comme cela dans leur 7e étage, ayant coupé les ponts avec famille, amis et relations. Ces rapports n’étaient pas toujours faciles, mais ils les faisaient vivre, ils les obligeaient à sortir le matin de leur lit, à se nourrir à peu près convenablement, à travailler…
C’est un peu pareil avec Dieu. Nous sommes faits pour Lui. Tout ce que nous avons (intelligence, volonté, mémoire, et jusqu’à notre corps si merveilleusement fabriqué par le Créateur) est destiné à le rencontrer, à le servir et à l’aimer. C’est à son contact que notre esprit peut vraiment s’éveiller, que notre besoin d‘agir peut trouver des objectifs stimulants, que notre cœur peut commencer à battre vraiment. Ce qui a fait progresser l’humanité, c’est cette quête que l’être humain porte en lui-même du Beau et du Bien, c’est ce qui lui a fait chercher d’autres horizons, tenter des expériences inédites, essayer de représenter l’indicible, vouloir dépasser ses limites.
Quand l’homme se replie sur lui-même, perd l’ambition du tout, quand il se contente de peu, quand il ne vit plus qu’une vie végétative, ses fonctions vitales se sclérosent, il réduit chaque jour une peu son horizon. C’est l’effet du péché en nous : nous avons trop cru aux chimères, nous avons dépensé nos forces en pure perte en courant après des bonheurs illusoires, pauvres réalités humaines qui se faisaient prendre pour le but de notre vie. Alors, déçus, nous nous sommes repliés sur l’avoir, les choses à notre portée, l’argent, le plaisir et très vite celles-ci se sont mises à fondre entre nos doigts, à perdre peu à peu tout attrait et nous laisser amers et à nous enfermer en nous-mêmes pour éviter de souffrir.
J’exagère ? Je suis pessimiste sur la nature humaine ? Pas du tout ! C’est le contraire, parce que je sais que le changement est toujours possible. J’ai envie de crier à tous : « Effata ! » « Ouvrez-vous ! ». Ouvrez-vous donc à Celui qui frappe à votre porte, qui vous propose une aventure sans pareille.
Ce qui fonctionnera d’abord, c’est l’oreille : la possibilité d’entendre cette petite phrase musicale destinée à chacun de nous, qui vient de très loin et qui nous invite à croire le bonheur possible. Et tout de suite après la possibilité de la parole : oser lui dire notre misère et notre attente, balbutier les mots que nous croyons oubliés : « Je vous salue, Marie… », « mon Dieu si vous existez, venez à mon aide… ». Le reste, c’est Lui qui le fera.