Témoins oculaires et serviteurs de la Parole
Étrange formule qui laisse entendre que la Parole n’est pas constituée d’abord de mots et de phrases, mais d’évènements et que c’est à travers ces évènements qu’on découvre l’action d’une personne qu’on peut appeler la Parole, que saint Jean désigne comme le Verbe, et qui pour nous est Jésus de Nazareth ! Il est la Parole parce que tout, dans sa vie comme dans ses enseignements, est une interpellation que Dieu nous adresse, une Révélation qu’il nous fait de lui !
L’Évangile s’est ainsi formé, au contact de ceux qui étaient dès le début « témoins oculaires et serviteurs de la Parole ». C’est parce qu’ils avaient fait cette rencontre et qu’ils l’ont transmise comme une Bonne Nouvelle, que nous sommes là aujourd’hui et que nous croyons.
Tout le christianisme est « l’histoire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme… qui a vu le Christ ». Nous n’avons pas inventé la foi, nous la gardons en nous attachant de toutes nos forces au maillon précédent et en la transmettant.
La garantie que nous sommes en contact direct avec le point de départ nous vient du Saint Esprit, c’est lui qui circule sur toute la chaîne et qui nous rend toujours contemporains du premier surgissement, quand Jésus est sorti du tombeau. Les générations peuvent se succéder, les enfants devenir des adultes et transmettre à leur tour, la foi de vieillira pas, elle commence à peine.
C’est ce même Esprit qui suscite des modèles de sainteté toujours nouveaux, toujours différents. Il n’y a jamais eu deux saints pareils, comme il n’y a pas deux expériences du Christ qui soient sur le même modèle. Le Christ pourtant est unique, mais chacun de nous en puisant à la source trouve toujours une eau nouvelle.
Luc continue ainsi tout uniment : « c’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus ». Notre foi n’est pas une invention des hommes, elle a des bases solides, elle a les pieds sur terre : elle s’inscrit dans le temps et l’espace de notre expérience d’ici-bas. Mais elle nous mène au ciel !