Ce livre ne part pas d’une revendication, il part d’une évidence : la femme a pleinement sa place dans l’Eglise ! Mais laquelle ? Et comment en parler ? Nous, catholiques, nous nous abritons souvent derrière des traditions, des « on a toujours fait comme cela », mais quand il s’agit de débattre avec nos contemporains ou même de répondre de l’intelligence de notre foi nous sommes souvent un peu courts. Voilà pourquoi cet ouvrage, aussi bref soit-il, n’hésite pas à prendre de la hauteur, à poser les fondements bibliques, anthropologiques, théologiques avant de répondre à ces questions.
La femme, bien plus que l’homme, a besoin de se sentir regardée, et Dieu la regarde, non pour la convoiter mais parce qu’il a un dessein d’amour sur elle, parce qu’elle a du prix à ses yeux. Si nous ouvrons le livre de la Genèse nous remarquons que ce n’est pas une aide-ménagère que Dieu donne à l’homme, mais une vraie aide sans laquelle il reste gauche, incapable de se comprendre lui-même, sans laquelle surtout il est incapable d’atteindre à sa plénitude, et ne peut d’aucune manière être image de Dieu. Car Dieu a pensé l’homme et la femme dans leur complémentarité.
Il en va de même pour l’Église. La femme, colonne sculptée pour un palais, y demeure le complément de l’homme et du ministère sacerdotal. D’ailleurs le Pape François a dit récemment : « sans les femmes l’Eglise s’effondre ». C’est une évidence. Pourtant il ne s’agit pas de revendiquer un sacerdoce féminin, d’ailleurs le ministère sacerdotal n’a proprement rien de féminin, il est par nature masculin, il est ce moyen que Dieu s’est forgé pour canaliser la puissance de l’homme, la mettre au service de son œuvre, de sa grâce. Non, il s’agit en vérité de regarder la richesse enfouie en chacune, de saisir les dons multiples de la grâce déposés au fond des cœurs afin que chacune puisse trouver sa place dans l’Église et porter du fruit.
Bref, ce livre ne vient pas tout faire voler en éclats, seulement quelques a priori sur les femmes et ce qu’elles portent, tout comme l’idée que ce Corps du Christ qui est l’Eglise ne recèlerait pas en lui assez de ressources pour que chacun et chacune ait sa part dans l’œuvre du salut, sa part dans le rayonnement de la sainteté de Dieu.
Sandra Bureau