De l’Annonciation à la Nativité
Les 7 jours qui pour nous vont s’écouler entre ce dimanche à la première messe de Noël résument toute la durée de la grossesse de la Vierge Marie. Ce fut pour Jésus le temps d’une vie doublement, et même triplement cachée (comme homme, comme enfant et comme enfant en gestation). Certains connaissent peut-être la prière attribuée à Monsieur Ollier : « Ô Jésus, vivant en Marie, venez vivre en nous, dans la sainteté de votre Esprit, dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus, dans la communion à vos mystères ! ».
Il y a un mystère de la vie « prénatale » du Christ. Ce moment, comme tous les instants de l’Homme-Dieu sur notre terre, est chargé de grâces et de lumières. Jésus, dans le sein de sa mère, invisible aux yeux des hommes, met déjà en émoi la terre entière, il suscite la démarche de Marie qui va traverser le pays pour se mettre au service d’Élisabeth, il fait sursauter Jean Baptiste dans les entrailles maternelles, il inspire des paroles de grâce échangées par ces deux femmes.
En lui se réalise ce qui était dit de la Sagesse divine : « étant unique, elle peut tout et, sans sortir d’elle-même, elle renouvelle tout ». L’œuvre de Jésus ne se mesure pas seulement à l’influence qu’il exercera par son enseignement et ses miracles. En se faisant homme, il a saisi notre nature humaine dans toute sa profondeur, et celle-ci ne se réduit pas à ses activités conscientes. S’il a voulu inaugurer son parcours sur terre par les imperceptibles commencements de notre expérience humaine, c’est aussi parce que ceux-ci jouent un rôle non négligeable dans le développement de notre personnalité. Tout est touché par lui : d’aucune parcelle de notre humanité nous ne pourrons dire : cela, il ne l’avait pas !
Et c’est à ce prix qu’il peut agir profondément sur nous, nous repétrir et nous entraîner dans sa lumière.
Jésus, dont nous verrons bientôt le visage, Jésus dont nous entendrons la voix, conquières-nous complètement ! Ne nous laisse pas échapper à ta douce attraction…