Pentecôte de feu
Jésus nous a dit : « je suis venu allumer le feu sur la terre » et il faut reconnaître qu’il n’y a pas trop mal réussi et que, depuis son passage, le monde a du mal à se rendormir sur sa médiocrité. L’appel à la sainteté qu’il a éveillé n’est pas près de s’éteindre. Cette traînée de feu consécutive à son passage sur terre nous renvoie à la flamme de l’Esprit qui s’est particulièrement manifestée au jour de la Pentecôte, cette flamme venant sur chacun des disciples, mais aussi sur l’ensemble qu’ils forment et qui est l’Église.
Le christianisme ne peut être qu’incandescent, sinon, il meurt. C’est dans les moments où la sainteté déborde, que naissent, coup sur coup, des centaines d’entreprises charitables, de nouvelles formes d’apostolat, une foule des travaux d’une rare profondeur sur le dépôt de la foi. C’est là que les grands pécheurs se convertissent, que tombent les barrières entre les groupes sociaux. L’Eglise a connu de ces moments de grâces où il semblait que tout allait prendre feu : la Rome de la Réforme catholique, l’Espagne du siècle d’or, la France après Saint François de Sales. Cela ne veut pas dire que l’Esprit n’est plus là après, il continue sans doute à agir en sous-œuvre et à préparer des saints plus cachés. Mais, malgré tout, on a souvent l’impression que les chrétiens à un certain moment se sont endormis, que l’horizon s’est trouvé limité à la gestion du présent, qu’on n’a plus eu de grandes ambitions. L’appel à la sainteté devient alors presqu’inconvenant, on fait simplement l’apologie du devoir d’état, de l’honnête moyenne et on ne s’aperçoit pas que, pour vivre le quotidien de façon digne et juste, il faut déjà aspirer au ciel.
Accueillir le Saint Esprit à la Pentecôte, c’est passer un pacte avec lui, pour qu’il ne nous laisse pas de répit et qu’il brûle les recoins où nous essayons de nous mettre à l’abri du grand souffle du large. Il a sa façon à lui, si nous l’appelons fréquemment, de nous rappeler à la foi de notre baptême. Car, après tout, nous n’avons jamais été si saints que ce jour-là. Prenons au sérieux notre baptême, croyons à sa puissance de transformation et nous ferons des pas de géants sur le chemin de la sainteté !
Bonne fête de la Pentecôte !