L’Avent, un temps pour faire du neuf
Saint Paul nous le dit : « faites de nouveaux progrès, frères » (1 Thessaloniciens 4,1) et dans la deuxième lecture d’aujourd’hui, il précise : « que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance ». Il ne s’agit donc pas seulement d’un progrès moral, mais d’une meilleure connaissance de Dieu et un discernement plus réfléchi. Retenons cela.
L’Avent était jadis très marqué par la pénitence, c’était un « temps clos », où les mariages ne pouvaient avoir lieu, on y jeûnait (moins qu’en Carême, mais quand même sérieusement), les spectacles et les bals s’arrêtaient et surtout on allait écouter régulièrement (ce qui voulait dire parfois plusieurs soirs de suite) un sermon d’Avent, où un prédicateur, souvent venu de l’extérieur, embrasait les cœurs dans une église généralement comble.
Evidemment, ça ne laissait pas insensibles ceux qui entraient dans cette dynamique. Nous qui sommes devenus des petits joueurs, ce serait peut-être le moment de bouger. Car l’Avent est un temps où on bouge, ce n’est pas une attente immobile. Quand on prépare la venue d’un si grand personnage, on ne reste pas inerte, on lave les carreaux, on ponce le parquet, on enlève les toiles d’araignées, on fait de la place pour le visiteur puisse trouver de l’espace pour s’installer.
Il faut laver notre âme à grande eau et rien de tel pour cela qu’un peu de pénitence, je ne parle pas seulement du sacrement dit de pénitence (encore qu’il soit bien utile d’y penser en ce temps), je pense aux petites et moyennes privations qui ne nous tueront pas, mais qui nous ferons éprouver le sérieux de notre amour. Allons ! Nous sommes capables, pour un entraînement sportif, de surveiller notre menu et nous ne ferions pas quelque chose de ce genre pour notre grand Ami du ciel ? Nous n’avons pas peur du froid quand il s’agit de notre amusement ou de notre détente et nous sommes devenus frileux quand il faut sortir pour aller à la messe de minuit !
Mais il n’y a pas que cela qui doit bouger, c’est tout qui doit se mettre en mouvement, nos relations par exemple : avons-nous écouté Jésus nous disant : « lorsque tu donnes un déjeuner ou un dîner, ne convie ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins, de peur qu’eux aussi ne t’invitent à leur tour et qu’on ne te rende la pareille », mais surtout quand il ajoute : « au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes ! » Avec Noël les occasions ne vont pas manquer de faire quelque chose dans ce sens, mais il faut s’y préparer avant !
Il y a aussi ce à quoi faisait allusion Paul dans la lettre aux Philippiens : le renouvellement de nos idées sur la vie, sur le Seigneur Jésus, sur le ciel … C’est en se frottant un peu plus aux Écritures, en allant chercher toute la richesse qui se cache derrière les mots que nous croyons bien connaître que jaillira la lumière. N’ayons pas peur : notre foi n’en sera que plus forte, parce que plus éclairée. Au lieu d’un à peu près, nous aurons la joyeuse surprise de repérer les pépites d’or qui sont là à nous attendre…