
Un beau programme pour la fin du Carême
Écoutons encore Paul, transi d‘amour devant Jésus, pour lequel il dit avoir « tout perdu » : « il s’agit pour moi de le connaître, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa Passion ». Prenons le temps de peser chacun des termes de ce programme, l‘un après l’autre. L’ordre n’est pas fortuit.
Primo : « le connaître, Lui » : tout commence par là, car comment aimer sans connaître ? mais l’amour qui grandit avec la connaissance rend aussi possible cette connaissance, c’est alors autre chose qu’une simple rencontre où l’on reste à l’extérieur. Connaître, c’est avoir pris du temps pour se laisser marquer par l’autre, avoir laissé son visage, le son de sa voix, pénétrer en nous. Le connaître, c’est savoir sur lui des choses que les autres ne savent pas, parce qu’ils n’ont pas suivi le même chemin, parce qu’ils ne se sont pas arrêtés avec lui à la même fontaine pour y étancher leur soif.
Secundo : « éprouver la puissance de sa résurrection ». C’est étrange : on commence par la résurrection, alors que la croix vient ensuite… C’est comme çà, et bien souvent les choses se passent ainsi : la croix nous ferait peur et gèlerait notre élan, tandis que « la puissance de sa Résurrection » bouscule nos hésitations, entraîne notre volonté toute faible encore. D’un coup nous marquons des points dans notre vie, certaines tentations tenaces cèdent soudain et nous faisons l’expérience d’une liberté toute nouvelle. A la bonne nouvelle : « le Christ est ressuscité ! », nous avons envie de répondre : « il est vraiment ressuscité ! »
Tertio : « communier aux souffrances de sa Passion ». Nous n’osions pas y croire, mais c’est vrai, nous pouvons maintenant recevoir, comme un grand honneur que nous ferait Jésus, la mission de souffrir un peu (un tout petit peu) avec lui. A cela nous verrions que nous ne sommes pas de simples utilisateurs de ses grâces, mais que timidement nous pouvons donner pour Lui, avec Lui, quelques gouttes de notre sang ou au moins de notre sueur. Vraie joie !
Partage, prière, pénitence, tout y est. Nous le savions dès le début, mais c’est tout autre chose quand c’est Jésus qui vient nous le dire, et alors ce n’est pas une suite d’efforts pour remplir un programme, mais une dette d’amour.
Ne lui résistons pas, notre bonheur est là !