
Elle est tout près de toi la parole !
En ce début de Carême, nous sommes invités à nous laisser bousculer par cette invitation. C’est comme si le Seigneur nous disait : « tu cherches à avancer, mais tu buttes sur le parcours à suivre, on te propose des tas de méthodes toutes plus performantes les unes que les autres, mais tu ne sais laquelle choisir et elles te semblent toutes bien compliquées, eh bien, moi je te dis : en fait elle est tout près, la Parole qui va te mettre en mouvement, elle est dans ta bouche et sur tes lèvres (c.a.d. immédiatement disponible) »
Partons de ce principe que le salut, c’est la rencontre réussie entre Dieu et l’homme. Elle était offerte dès le début à Adam à travers la création qui lui révélait la bonté du Créateur et par ses commandements celui-ci lui indiquait le chemin à suivre ». Or c’est de cela que l’homme s’est privé en voulant faire sa volonté propre. Mais rien n’est perdu, puisque Dieu ouvre un nouvel accès à son projet : il nous envoie son Fils qui est son vrai visage, à l’opposé des idoles difformes auxquelles l’homme s’était vendu, donc, premier avantage : Dieu est reconnaissable comme Dieu. Mais, deuxième avantage : c’est lui qui comme homme va faire à notre place le chemin que nous aurions dû prendre pour nous offrir à Dieu. Ce chemin est devenu difficile et douloureux et l’obéissance coûte infiniment cher à celui qui a voulu s’y engager à notre place. Mais maintenant c’est gagné, nous n’avons plus qu’à adhérer à Jésus pour profiter de son œuvre et passer par la brèche qu’il a ouverte. La seule condition : y croire, mais y croire vraiment. Et nous voici revenus à la Parole qui était tout près de nous et que nous avions à dire, celle dont nous parle saint Paul : « je crois au Christ ressuscité ! ».
C’est presque trop simple et nous nous disons qu’il doit y avoir autre chose. Mais d’abord, il y a des cas où la profession de foi équivaut déjà au don de sa vie, c’est le martyre, et même pour nous aujourd’hui, il nous en coûte parfois de dire notre foi devant tout le monde. Mais, si nous croyons, cela va vouloir dire aussi qu’il faut prendre les moyens que le Christ nous indiqués pour entrer dans son plan et recevoir le don de sa grâce, à commencer par les sacrements : le baptême pour ceux qui ne l’ont pas reçu et la pénitence, si nous avons pris nos distances avec la grâce reçue.
Tout l’effort moral et spirituel qui peut nous être demandé pendant ce Carême dépendra de notre foi en la puissance du Ressuscité : chaque occasion sera le moyen de mesurer la grâce qui nous a été faite et de confirmer la certitude de notre nouvelle naissance. Donnons à Jésus cette occasion de faire des merveilles en nous ! Disons-lui que nous croyons sérieusement en sa Résurrection. Et, en conséquence, qu’il n’hésite à nous demander tout ce qu’il peut attendre de nous !
Oui, elle est tout près de nous cette parole !