S’adressant à Dieu dans une attitude de prière, Saint Augustin a pu écrire : « J’ai voulu avoir l’intelligence de ce que je crois, Seigneur, autant que j’ai pu ; autant que tu m’as donné la force, je t’ai cherché. Et j’ai voulu avoir l’intelligence de ce que je crois, et j’ai beaucoup discuté, et j’ai beaucoup peiné ». Auteur du IV° siècle, Saint Augustin fut un inlassable chercheur de Dieu. A sa suite, le chrétien est invité à travailler pour comprendre sa foi et pour la dire de manière intelligible et audible.
La foi est une grâce, elle est un appel de Dieu, mais elle n’est pas irrationnelle. Et, même quand elle ne raisonne pas, la foi a ses raisons, car dans la foi, c’est Dieu qui croit d’abord en l’homme. La foi est un appel qui s’adresse à l’intelligence et à la volonté de l’homme. Elle n’est pas une simple opinion, elle suppose une conviction dûment réfléchie, elle est un engagement délibéré dans un certain style de vie. Sur le chemin d’Emmaüs, Jésus apostrophe ses disciples déçus et troublés de sa mort infamante : « Ô cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu’ont annoncé les prophètes ! » (Luc 24, 25).
L’éveil de l’intelligence est donc une voie à prendre en compte comme étant intimement liée à l’adhésion du cœur et de la volonté. C’est pourquoi le chrétien doit enrichir son témoignage personnel d’une formation appropriée lui permettant à la fois de rendre compte de manière approfondie de son espérance et de prendre la mesure des défis posés à l’homme par (et dans) la société moderne.